Lance-toi ! c’est un beau jour de pluie
Salut Fiston,
Tu te souviens de ce week-end où nous sommes partis à la pêche ? C’était au mois d’août et il pleuvait des cordes. Lorsque nous sommes arrivés au gîte, nous avons posé nos valises et regardé désespérément la terrasse qui était noyée sous l’eau.
Nous avions deux possibilités qui se présentaient à nous : soit nous attendions que ça passe, soit on faisait avec. On s’est habillé chaudement et on est sortis. On a fait le tour du lac, sous la pluie. Durant cette reconnaissance, on a découvert un tas de choses dont nous aurions besoin : un endroit où faire du sport, un magasin pour nos fournitures de pêche et une boulangerie. Et puis les endroits qui nous promettaient de bonnes prises. J’avoue que sur ce dernier point, on n’a pas été doués puisqu’on n’a rien pris. Tant mieux pour le poisson.
Mais ce que ça nous a permis, c’est de gagner du temps par la suite et de commencer notre séjour en sachant où tout se trouvait. On aurait pu attendre qu’il arrête de pleuvoir pour avoir les conditions parfaites pour notre balade, mais on aurait attendu 48 heures. Sur un week-end de 4 jours, c’est un peu dommage.
Finalement, avec un bon manteau et de bonnes chaussures, on n’a pas eu froid. Et même sous la pluie, le paysage était beau. On se serait cru dans “la comté” du seigneur des anneaux. Et pas un orc à l’horizon.
Procrastiner plutôt que se lancer ?
Procrastiner. C’est un mot qui est très à la mode. Tu ne le connaissais probablement pas, mais tu pratiques souvent la discipline. C’est quand tu chilles dans le canapé sur ton GSM, ou lorsque tu préfères jouer à la Playstation plutôt que de faire des devoirs ou d’apprendre tes leçons. Ça, c’est au quotidien.
On confond généralement ça avec la flemme, mais c’est autre chose. On y reviendra sûrement un jour, car c’est important.
Aujourd’hui, j’aimerais te parler d’une des autres causes. Celle qui fait qu’on veuille attendre le bon moment pour se lancer dans un projet.
Attendre que tout soit parfait pour commencer quelque chose, c’est une vraie mauvaise idée. Puisqu’en fait, on ne se sent jamais assez prêt. Et puis, on a toujours un peu peur d’échouer, ou du regard des autres. Ça aussi je t’en parlerai un jour, mais pas aujourd’hui.
On se dit continuellement qu’on réussira mieux quand on aura appris telle chose ou lu tel bouquin. Qu’il faut que les conditions soient parfaites pour le meilleur résultat.
C’est certain que les conditions vont jouer. Que plus tu connaitras ton sujet, meilleurs sera la fin. Mais où cela s’arrête-t-il ? Car tu auras toujours des choses à apprendre ou des conditions qui seront plus favorables…
Donc tu préfères attendre pour que les conditions soient parfaites. Sauf que rien n’est jamais parfait. Il y a constamment moyen d’améliorer. Et on peut encore le faire plus tard.
Tu vois où je veux en venir… Si on peut améliorer quelque chose par la suite, pourquoi attendre ? Lance-toi !
Se lancer sans attendre, s’améliorer ensuite…
Tu pourras toujours ajuster les choses après. Mieux, tu sauras ce qu’il faut modifier et pourquoi le faire plutôt que de tout préparer (y compris les choses inutiles qui n’apportent pas de plus-value finalement) mais ne jamais te lancer.
Par exemple, ce serait comme avoir le projet d’apprendre à être bon aux échecs. Tu commencerais par lire les règles, étudier les ouvertures (il en existe des centaines ! Ce sont des coups prédéfinis de débuts de partie…) et avoir analysé les parties de maîtres avant de jouer. Tout ça pour être prêt.
Autant dire que tu en as pour une vie avant de jouer ton premier pion. C’est quand même plus sympa d’apprendre de chaque partie en jouant…
Quand tu as appris à marcher, tu n’a pas attendu de connaître les lois de la gravité qui te ferait tomber, ou de connaître ton anatomie pour savoir bouger tes jambes. Encore moins d’avoir des bases sur l’équilibre des corps en mouvement. Tu as juste mis un pied devant l’autre. Tu es tombé, bien sûr, mais tu marches. Le résultat est là.
C’est ce que j’ai fait en écrivant cet podcast et cet article. Je n’y connais encore rien en site internet, je ne connais pas WordPress ni comment fonctionnent les podcasts. Mais je me lance. Je t’écris, et si tu me lis, c’est que j’ai réussi quelque chose de correct que je pourrai toujours améliorer par la suite.
Même un chemin de mille lieues commence par un pas, et c’est celui-là qui est le plus important. Alors lance-toi.
Car comme on dit souvent, ce n’est pas la destination qui est importante. C’est le voyage.
Alors, si tu as un projet, prévoit de faire ce premier pas cette semaine. Pas dans un mois, pas la semaine prochaine. Choisi le jour et n’y déroge pas. Fais-le. Ose.
D’ici là, sois curieux et rends-toi heureux.