EP 10 : La méthode SMART : comment se fixer et réaliser ses objectifs.
Salut Fiston ! Aujourd’hui je vais te parler de bébés, de course à pied et de comment se fixer des objectifs grâce à la méthode SMART.
Quand on veut réaliser quelque chose, on est toujours plein de bonnes intentions. On a toujours une vague idée de ce que l’on souhaite et on se dit : “Je vais faire telle chose”. Le problème, c’est que ça reste souvent vague. Il y a un moyen qui fonctionne très bien pour arriver à fixer et réaliser ses objectifs. Et tout comme les bonnes résolutions, d’arriver à s’y tenir.
L’importance de la formulation
D’abord, je vais te demander, parmi ces objectifs, lesquels te semblent correctement formulés :
- Je voudrais réussir mon année scolaire ;
- Courir un marathon ;
- Je veux devenir champion de Belgique de karaté.
Je te laisse un peu de temps pour y réfléchir.
Voilà. Tu as eu un peu de temps pour y penser. Tu as trouvé quel objectif est le bon ?
Décortiquons cela ensemble.
Pourquoi on ne formule pas correctement ses objectifs ?
“Je voudrais réussir mon année scolaire”. C’est louable. Mais ça reste un peu vague. J’en parlerai un peu après, mais “je voudrais” n’est pas une option. “Je veux” est déjà bien plus optimiste.
“Courir un marathon”. À moins que tu ne sois déjà un coureur aguerri, cet objectif est bien trop vague. Faire 42 kilomètres comme ça, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Et donc, ta deathline ne sera jamais réaliste et tu vas laisser tomber avant d’y arriver.
Il nous reste le dernier. Tu sais que je peux t’en parler en connaissance de cause, n’est-ce pas ? Cet objectif n’est pas bon non plus, parce qu’il ne dépend pas que de toi. Tes concurrents aussi vont se préparer. Et sur eux, tu n’as aucune emprise.
Maintenant que nous avons vu ce qu’il ne fallait pas faire, voici comment te fixer de vrais objectifs et surtout arriver à ce que tu veux réellement.
La méthode SMART, c’est intelligent !
Il existe ce que l’on appelle la méthode SMART. C’est une des manières les plus connues d’arriver à planifier correctement ce que tu désires accomplir. SMART est un acronyme anglais, mais qui dispose d’un équivalant en français :
- Spécifique ;
- Mesurable ;
- Atteignable ;
- Réaliste ;
- Temporellement défini.
Dis comme ça, c’est exact que ça semble compliqué. Mais je vais t’aider à y voir plus clair. Et surtout je vais te donner quelques tips pour que cela soit plus simple.
Spécifique :
Il faut que l’objectif soit clair et précis, que tu saches exactement ce que tu veux. Si l’on reprend les exemples de tout à l’heure, voici à quoi ils pourraient ressembler :
- J’assimile la matière qui me permettra de réussir mon année.
- Je cours un marathon.
- Je réalise le meilleur résultat possible lors des championnats de karaté.
Dis comme ça, je t’accorde que la différence avec les “mauvais objectifs” sont assez ténues. C’est normal. Nous n’en sommes qu’à un cinquième de notre travail.
Mon petit tips : écrit toujours tes objectifs à la première personne et au présent. Le “Je” t’engage dans un processus de responsabilisation de ta réussite. Et le présent est bien plus concret et moins vague que le futur. Il indique déjà à ton cerveau que c’est maintenant qu’il faut agir.
Mesurable :
Il est important que tu puisses vérifier ce qu’il te reste à réaliser pour atteindre ton objectif. Il est encore plus important que tu puisses regarder en arrière et voir le chemin accompli. D’une part parce que cela te situera dans tes progrès, d’autre part, parce qu’il est important que tu puisses mesurer et célébrer tes réussites.
Mais comment contrôler la mesure ? Je reprends mes exemples :
Pour les cours, tu peux déjà voir tes notes du trimestre, ou de chaque travail ou interrogations que tu auras eus. Si tu es dans le bon, ces notes devraient refléter ta fin d’année. Tes examens finaux te permettront de te dire si tu as tenu ou non ton objectif.
Impossible de tricher avec toi-même dans ce cas-là, n’est-ce pas ?
Pour la course, tu te seras inscrit à un marathon ou tu courras toi-même les 42 kilomètres. Si tu arrives au bout, c’est que tu auras réussi. C’est aussi simple que de mettre un pied devant l’autre.
Enfin, pour la compétition de karaté, c’est un peu plus compliqué. Comme je te l’ai dit, ta réussite ne dépend pas que de toi. Cependant, tu sauras à l’issue du championnat si tu as tout donné et que tu es fier de toi. Les championnat régionaux ou locaux seront déjà un bon indicateur.
Atteignable :
Je vais te donner un gros secret ici. Presque tous les objectifs sont atteignables, pour peu qu’ils soient réalistes, mais surtout qu’ils soient divisés en de tout petits objectifs. Car comme je le dis souvent, la meilleure façon de marcher, c’est un pied devant l’autre.
Chacun de tes “gros objectifs” doivent être décomposés en les plus petits objectifs possibles.
Pour l’école, c’est par exemple de travailler tous les jours pendant une heure en plus de ton travail journalier. Surtout n’oublies pas d’appliquer la loi de Pareto, elle te sera très utile dans ce cas-là.
En pondérant chaque cours selon son volume, tu pourras distribuer ta matière sur cette heure de travail à la maison. Tu te fixeras par exemple de faire 20 minutes de math, 20 minutes d’anglais et 20 minutes de chimie le lundi. (Tout ceci ressemble fort à la méthode Pomodoro que je t’expliquerai sans doute bientôt). Le mardi, tu feras la même chose avec d’autres cours.
Si tu peux en plus délimiter ta matière à revoir, ce sera encore mieux. Par exemple : “Ce lundi, je revois les 30 premiers temps primitifs en anglais”. Tu verras que c’est une véritable satisfaction que de cocher ta do-list une fois les 20 minutes passées.
Pour courir le marathon, tout dépendra évidemment de ton niveau, mais si tu commences à zéro, ta to-do list décomposée pourra être :
– J’achète de bonnes chaussures pour la course en faisant analyser ma foulée ;
– Lundi, je fais ma première sortie de 15 minutes de marche rapide, de 10 x 30 secondes de courses suivi de 30 secondes de marche rapide.
– Jeudi, je fais ma seconde sortie de 12 minutes de marche rapide, de 10 X 45 secondes de course suivi de 30 secondes de marche rapide.
– Et cetera…
Et pour le karaté, ce sera un peu la même chose au niveau de ta préparation, entre le cardio, le renforcement musculaire, la pliométrie et bien sûr le travail technique.
Mon tips : pense à une récompense que tu t’accorderas si tu tiens tes petits objectifs. Lorsque tu atteins un palier dans ta préparation, fais-toi un petit plaisir. Une chouette récompense qui te motiveras encore plus.
Réaliste :
Comme je te le disais plus haut, il faut que ton objectif soit réaliste. C’est quasi impossible de courir un marathon dans le mois si tu n’a jamais couru de ta vie. Et tu ne seras jamais champion de karaté dans l’année si tu n’as jamais pratiqué de sport de combat.
En décomposant ton objectif comme je te l’ai expliqué dans le point précédent, tu pourras te rendre compte du chemin à parcourir.
Si tu mets la barre trop haut, tu te décourageras et ce serait dommage. Car tout le monde peut arriver à ses aspirations, si on leur donne un sens. Se fixer un objectif impossible à réaliser ne fera que de te frustrer.
On a le droit d’échouer, c’est le meilleur moyen d’apprendre. C’est presque un devoir. A condition de repartir de plus belle. Échouer n’est qu’une étape dans la réalisation de ce que tu veux. Tant que tu te relèves.
Temporellement défini :
Un objectif sans délai, ce n’est pas un objectif. Ce n’est même pas un projet. En fait, ce n’est rien. Si tu ne te fixes pas une échéance, tu ne feras rien pour arriver à accomplir ce que tu veux. Il y aura toujours une bonne raison pour reporter.
Quand on perd de vue un délai, on remplace ce que l’on voudrait plus tard par ce que l’on désire maintenant. Et le gros problème est là. Je vais d’ailleurs te répéter cette phrase, car elle est importante.
On reporte ce qui sert à la réalisation d’un projet car on remplace que l’on voudrait avoir plus tard par ce que l’on désire maintenant.
En te fixant une date butoir, tu sauras que tu n’auras pas le choix que de te tenir à ton plan.
A l’inverse, même si je t’en ai touché un mot dans l’épisode sur la loi de Parkinson, il faut que ton échéance soit réaliste.
Chaque chose prend du temps. Il doit être le plus restreint possible, mais pas impossible à tenir. Il s’agit ici de la loi de Brooks, un professeur de l’Université de Duke. En gros, cette loi dit que tu peux faire un bébé avec une femme en 9 mois. Tu ne pourras jamais faire un bébé en 1 mois avec 9 femmes.
Il y a toujours un temps minimum pour chaque chose. C’est à toi à trouver le temps que tu peux consacrer à ton projet. Comme dans tout, il te faudra trouver la juste balance.
Cette semaine, si tu te lances dans un projet, essayes qu’il soit conforme à la méthode SMART. Respecte ton échéancier et je suis certain que tu arriveras à tes fins. Prends le temps pour bien le noter et respecter les points que je t’ai donnés. Ce sera l’élan dont tu auras besoin pour sauter le pas.
D’ici là, soit curieux et rends-toi heureux.