La loi de Parkinson – Ton temps est un poisson rouge dans un bocal.
Salut Fiston !
Aujourd’hui, vais te parler de planification de projet, de gaz et de poisson rouge.
On ne gère pas mieux son temps sous la pression
Tu as déjà entendu certaines personnes dire qu’elles semblaient bien plus productives sous la pression. La pression du temps, de l’échéance. Certaines en ont même besoin pour pouvoir mener à son terme un projet, un devoir ou une leçon.
En fait, cette fameuse pression, c’est seulement le « plus le temps de procrastiner ». C’est quand tu n’as plus le choix et qu’il faut absolument s’y mettre. L’urgence, c’est souvent laisser les choses aller jusqu’à ne plus avoir le choix que de s’y mettre, sans excuse ou distraction.
À ce sujet, il existe une loi, écrite et formalisée par Cyril Northcote Parkinson. Ce fameux monsieur a en fait étudié le fonctionnement des administrations britanniques.
Il s’est rendu compte que plus le nombre de fonctionnaires augmentait, plus la charge de travail augmentait aussi, mais pas dans le bon sens. Car les nouveaux fonctionnaires devaient être formés et managés, ce qui donne plus de travail.
Et s’il y a plus de travail, la solution est… on engage. Bref, c’est le serpent qui se mord la queue. La loi de Parkinson est née.
La loi de Parkinson est à votre service
En s’y intéressant de plus près, Parkinson s’est rendu compte que cela se passait dans plein de cas. En fait, plus une chose augmente, plus son efficacité diminue. Et que moins le temps alloué à une tache était important, plus la tâche se simplifiait et devenait facile.
Cela rejoint un peu la loi de Pareto dont je te parlerai plus tard (c’est une de mes préférées) sur l’efficacité de la résolution d’une tache par rapport au temps qui lui imparti.
On va comparer le temps à du gaz. Tu as normalement appris en chimie que les molécules de gaz s’étendaient au maximum pour prendre possession de tout l’espace disponible. Il n’a pas de réel volume puisque son contenant va déterminer la taille qu’il aura.
Si tu t’achètes une bibliothèque ou une étagère, au début, tu auras beaucoup de place dedans. Elle sera aérée et tu y mettras simplement ce que tu possèdes. Mais comme tu as de l’espace, tu vas acheter autre chose à disposer dedans. Et encore, et encore, tant qu’il y aura de la place. Et tu rendras compte que finalement, ton armoire débordera. Et tu penseras sérieusement à en acheter une autre.
Eh bien figure-toi que le temps alloué à une tache, c’est pareil. Si par exemple, on demande qu’une tache soit rendue dans un délai de trois jours, elle te prendra trois jours. Mais si on te donne le même travail à réaliser sur une journée, il le sera aussi (dans les mesures des possibilités bien sûr).
Tu as déjà dû le voir avec tes leçons par exemple. Dans le cas où tu sais que tu as un devoir pour dans un mois, il te prendra un mois. Alors que le même devoir à rendre la semaine qui suit sera rendu à temps.
Pour mieux gérer son temps, il faut comprimer les limites
Que peut-on tirer de la loi de Parkinson ? Simplement qu’en se fixant des délais raisonnables, mais courts et réalistes, le travail sera fait dans ce délai.
Et ce qui est le plus dingue, c’est qu’il sera aussi bien fait qualitativement, quel que soit le temps qu’on lui impartit. Évidemment, cette loi a ses limites. Ne me fais pas dire qu’il ne faut pas un minimum de temps pour un résultat correct. Il existe un temps minimum nécessaire pour réaliser quelque chose.
Le tout est de trouver la juste balance entre le temps qu’il faut et la qualité attendue.
Par exemple, si tu donnes six mois pour lire un livre, tu ne l’auras pas fini avant ces six mois. Si tu te donnes 10 jours, tu le liras en 10 jours. Pourtant, le résultat sera le même : tu l’auras lu.
Le pire, c’est quand on ne se donne pas de limite. Ça devient alors : il faudra que je lise ce livre un jour… (et finalement, il reste dans ta bibliothèque. Voire à la librairie, car tu l’achèteras plus tard).
En fait, tu peux comparer ça à ce que l’on appelle le nanisme spatial chez les animaux. Tu as déjà entendu qu’un poisson rouge dans un bocal trop petit ne grandira plus. Par contre, dans un grand aquarium, sa taille va augmenter. Le temps que tu consacres à un projet est identique à ce poisson rouge. Plus tu vas lui laisser de l’espace, plus le projet va prendre du temps.
C’est toujours le premier pas qui coûte
Tu te souviens de l’épisode numéro deux : « regarde papa, c’est un beau jour de pluie » ? Je te disais de te lancer dans tes projets sans tarder. Il va très bien avec celui-ci. Car plus tu vas planifier quelque chose à long terme, plus il prendra du temps. Tu attendras soit que les planètes soient alignées et que tout soit parfait, soit tu te diras que tu as encore le temps pour le faire plus tard.
Il n’y a qu’un moyen de réussir quelque chose. Et tu sais quel est ce moyen ? Le moyen ultime de faire, et non plus de penser à faire ? Lance-toi. Fais-le. Le plus vite possible. L’imperfection, c’est juste une histoire d’affinage. Le reste, ce n’est pas du concret.
Alors cette semaine, lance-toi dans quelque chose que tu veux faire. Impose-toi des délais courts et fais-le. Plus vite ce sera fait, plus vite tu en seras quitte. Agis maintenant. Aujourd’hui.
D’ici là, sois curieux et rends-toi heureux.